« Que sont-ils devenus? »: Gabriel Toacsen
Avec 3 décennies vécues au plus haut niveau français, l’USDK en a vu passer des joueurs dans son effectif. Que sont-ils devenus ? On commence cette nouvelle série avec le plus Dunkerquois des Roumains, Sorin « Gaby » TOACSEN, gardien de but du club de 2004 à 2006. L’ancien international, qui a aussi évolué à Montpellier et Nîmes, a découvert les traditions dunkerquoises et n’est pas pour rien dans la venue de Patrick CAZAL à l’USDK en 2005. Interview:
- Tu as évolué dans les cages de l’USDK de 2004 à 2006, quel a été ton parcours depuis ton passage chez nous ?
Gaby Toacsen : « Après avoir quitté l’USDK, je suis rentré chez moi en Roumanie où j’ai continué de jouer pendant deux ans. Ensuite, j’ai entraîné pendant une saison une équipe de première division roumaine. Je suis devenu en même temps entraîneur adjoint de l’équipe nationale masculine avec laquelle j’ai participé aux championnats du Monde de 2009 en Croatie. Depuis 2009, j’ai quitté les terrains et je travaille au sein de la fédération roumaine de handball en tant que Directeur Technique National chez les garçons. »
- Au côté de Didier Katschnig, tu te souviens de la paire que vous faisiez à l’époque ?
G.T. : « Je me rappelle très bien. Didier était plus jeune que moi. Il méritait d’avoir du temps de jeu. Sur les deux années, je pense que l’on a formé une bonne paire. Il avait connu un style différent avant car il partageait la cage avec Dragan Mladenovic avant mon arrivée. Il a dû gagner en expérience à nos côtés. »
- Avec la sélection roumaine, tu as vécu pas mal de belles aventures ?
G.T. : « Oui beaucoup. Je pourrais donner deux souvenirs qui m’ont marqué, un bon et un moins bon. Tout d’abord, le mauvais au championnat du Monde 1993. On joue contre la France, on mène de 5-6 buts à 7 minutes de la fin, on finit par perdre. C’est là que la France a commencé sa très bonne série dans les championnats internationaux. Le plus beau souvenir, c’est d’ailleurs aussi contre la France, au championnat du Monde 1995. On s’était fait le pari de battre les Bleus et on l’a fait d’un but. Malgré la défaite, les Français sont devenus Champions du Monde. Sinon, je me souviens de toutes les participations aux championnats mondiaux et européens et celle aux JO de 1992, dommage c’était la dernière. Depuis 2011 et la dernière participation de l’équipe à un championnat du Monde, on a du mal à redresser la pente car pas mal de joueurs partent à l’étranger, l’économie chez nous connait des hauts et des bas. L’équipe nationale est un peu au niveau du pays. On a beaucoup moins de résultats positifs mais on espère qu’elle sera de nouveau dans l’élite européenne dans les années à venir. »
- Un souvenir qui t’a marqué avec l’USDK ?
G.T. : « Il y a aussi beaucoup de bons souvenirs mais la dernière année où j’ai joué à Montpellier, on était en finale de Coupe de France face à Dunkerque, l’équipe en vogue du moment, la plus redoutable, qui pouvait poser beaucoup de problème à Montpellier. Je savais déjà que je rejoignais l’effectif de l’USDK la saison d’après. C’était serré mais on a gagné face à une très belle équipe dunkerquoise. J’avais envie de bien terminer d’un côté mais aussi de montrer ma valeur au club qui allait devenir le mien. C’était un match très important pour moi. »
- Une anecdote un peu fun sur un de tes coéquipiers dunkerquois ?
G.T. : « Un jour, la première année, Laurent Gruselle vient me voir et me dit : « Écoute Gaby, tu ne veux pas tenter quelque chose que tu n’oublieras jamais ? » Je luis réponds : « Pourquoi pas ! ». Le lendemain, le carnaval de Dunkerque commençait. Il m’a dit : « Ce soir, tu te déguises comme une femme, un pirate… » Je n’avais pas les habits pour le faire. Il m’a dit : « Ne t’inquiète pas, on a le même gabarit, je vais te prêter ce qu’il te faut. » Ma femme m’a maquillé et puis, je suis allé au carnaval jusque 4 ou 5 heures du matin. A 10h le lendemain, on était tous à l’entraînement et sur la une de la Voix du Nord, il y avait une photo de Laurent et moi déguisés avec écrit : « Bienvenue Gaby chez les ch’tis! ». Nicolas Bernard, le président de l’époque m’a dit : « Gaby, fais attention à ça parce que si tu commences à faire toutes les nuits du carnaval, tu ne vas pas pouvoir jouer. » C’était la première fois, j’ai voulu découvrir mais on était quand même tous sur le terrain le lendemain. Je me rappelle qu’on avait une très belle équipe avec notamment Jessy Vermersch, Sébastien Bosquet, Laurent Gruselle, Pat Cazal avec lequel j’ai aussi joué à Montpellier. Tous les mecs étaient vraiment supers.»
- Je crois que tu es toujours en contact avec certaines personnes du club notamment Patrick Cazal justement?
G.T. : « Oui je suis encore de temps en temps en contact avec pas mal d’anciens coéquipiers. Je n’ai pas oublié les deux ans que l’on a passé ensemble. Ce sont des moments uniques. Surtout pour moi, en fin de carrière, c’était un plaisir de jouer avec des jeunes. Patrick, je le connaissais de Montpellier, je me suis battu pour qu’il vienne à Dunkerque. A cette époque-là, il jouait en Allemagne où c’était compliqué, il était blessé et il avait du mal à récupérer de son opération à l’épaule. A un moment donné, il a dit OK pour revenir en France et jouer à l’USDK. Il a pas mal aidé l’équipe à ce moment-là et après. Maintenant, il est devenu entraineur de l’équipe. Il a fini par passer le brevet d’état. Je l’engueulais de temps en temps en lui disant que je l’avais et qu’en tant que joueur de l’équipe de France, il pourrait se bouger un peu pour aller à Lille et l’avoir s’il voulait devenir entraîneur ! (rires) »
- Quel souvenir gardes-tu de ton passage à Dunkerque ?
G.T. : « Que des bons souvenirs. J’habitais près de la plage, avenue de la mer. Tous les soirs, on se baladait sur la plage avec ma famille. Les restos, les bars, manger des glaces… ça a été deux bonnes années passer là-bas. Il n’y avait pas que les balades. Dunkerque a aussi une histoire notamment les événements vécus pendant la seconde guerre mondiale et j’ai été content de pouvoir découvrir la ville à travers cette histoire que je connaissais déjà un peu et les livres que j’avais lus. C’est la ville du Nord. Je me souviens que quand il faisait 20° et qu’il pleuvait, on allait quand même courir sur la piste. Nulle part ailleurs, on se serait entraîné sous la pluie. Ce sont des souvenirs comme ça ! Ça a été deux années géniales ! »
Photo: Stéphane Pillaud