Travail et rigueur. C’est à ce prix que les féminines s’envolent vers le titre de Championnes de France et marquent le handball dunkerquois.
Il n’y a qu’un endroit où le succès devance le travail, c’est dans le dictionnaire ! Cet adage plein de bon sens, Jean-Marie LEMOINE l’avait fait sien avant les autres dans le petit monde du handball féminin. Et c’est en 1969 que débute véritablement l’histoire de cette équipe exclusivement composée de joueuses locales issues de la filière scolaire. Celle-ci ne tarda pas à monter rapidement les échelons…
Conséquence de ce travail acharné, les échelons départementaux et régionaux furent rapidement franchis puisque le club pointait dès 1972 en Nationale 2. La dernière marche de cette progression express fut atteinte en 1979 avec l’accession en nationale 1. L’USD (Union Sportive de Dunkerque) n’avait cependant pas encore fini d’étonner…
Les clés du succès résidaient dans une approche peu courante à cette époque dans le sport féminin que sont rigueur et travail. Arrivée au club après Nadine PIWOWARCZYCK, première recrue extérieure, Brigitte LAGOUCHE n’a rien oublié du professionnalisme dans l’approche de la compétition : « Nous nous entraînions quatre fois par semaine, ce qui était un véritable rythme de garçons. Une fois par semaine, nous avions également une séance purement physique au stade Tribut. Au niveau extra-sportif, nous avions aussi une longueur d’avance puisque nous étions déjà suivies par le Centre Médico-sportif ; nous avions également des consignes sur le plan diététique. Quant aux plus longs déplacements, nous les effectuions en avion avec départ la veille de la rencontre ».
A ce stade, Jean-Marie LEMOINE avait obtenu de ses dirigeants les moyens de donner vie à son ambition de décrocher le titre de championne de France N1. La venue de Pascale JACQUES, une internationale au gabarit impressionnant, et de la Polonaise POCIPKA, ainsi que la révélation de plusieurs joueuses, elles aussi entrées dans le Club France (Laurence PATFOORT, Nadine PIWOWARCZYCK, Sylvie PROOT) allaient donner la dimension supplémentaire indispensable à l’USD pour décrocher l’honneur suprême.
C’est ainsi presque naturellement que Dunkerque put s’enorgueillir, en 1982, de compter une équipe championne de France et qualifiée pour la Coupe d’Europe des clubs champions.
Après cette consécration, le groupe eut à souffrir du départ de trois filles du sept majeur et sa cohésion en pâtit.
Ainsi la Coupe de France gagnée en 1983 (qui sera suivie d’un forfait en Coupe des Coupes) est une victoire en trompe-l’œil. L’esprit d’équipe qui donnait au groupe ce petit supplément d’âme n’est en effet plus présent à la salle Dewerdt.
Pour rester au niveau, deux Parisiennes, MENNEBACH et DURAND, furent recrutées par l’USD mais elles s’entraînaient toute la semaine dans la capitale et ne retrouvaient leurs coéquipières que la veille des rencontres. Le ressort est cassé, la belle ambiance envolée… la folle épopée arrivait bientôt à son terme puisque le club fut rétrogradé du niveau national en 1986.
Le handball féminin n’avait pas pour autant complètement fini de faire parler de lui dans la cité de Jean Bart puisque, quelques saisons plus tard, le club décrochait quatre titres nationaux (deux en cadettes, deux en espoirs) grâce à une génération exceptionnelle emmenée notamment par Barbara PINGRET.
Toutefois, ce groupe s’éparpillait quelques temps plus tard, laissant le haut niveau à l’équipe masculine et dispensant ainsi le club de la gestion de deux formations d’élite incompatible avec l’évolution du handball.
Grâce aux titres décrochés, aux émotions données à un public qui sut régulièrement se mobiliser pour supporter les exploits de son équipe favorite, le handball féminin a néanmoins fortement marqué l’histoire de l’USD en enrichissant son palmarès.